
Saint-Etienne de Metz
"Lumière, hauteur et vitrail : Metz élève le gothique à son apogée dorée"
Présentation générale
La cathédrale Saint-Étienne, située au cœur de Metz est l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture gothique en France. Surnommée la « lanterne du Bon Dieu », elle possède la plus grande surface de vitraux de toutes les cathédrales gothiques d’Europe, avec environ 6 500 m². Élevée sur une colline dominant la Moselle, elle se distingue par son élévation vertigineuse, la finesse de son décor et son exceptionnelle lumière intérieure. La cathédrale est le symbole spirituel et artistique de la ville de Metz, dont elle surplombe le centre historique.
Dimensions et architecture
-
Longueur totale : 123 mètres
-
Largeur au transept : 56 mètres
-
Hauteur sous voûte de la nef : 41,41 mètres (une des plus hautes d’Europe)
-
Hauteur des tours : 90 et 69 mètres
-
Style : Gothique flamboyant, rayonnant et néo-gothique
La cathédrale de Metz se distingue par son élévation verticale impressionnante et sa structure architecturale légère. Le plan en croix latine est accentué par une nef très haute, avec des voûtes élancées reposant sur de fines colonnes. Les portails de la façade occidentale sont d’un gothique très orné, notamment celui de la Vierge. La pierre jaune de Jaumont, caractéristique de la région, donne à l’édifice une teinte dorée unique sous la lumière.
Histoire de la construction
-
Vers 1220/1240 : Début de la reconstruction en style gothique sur les bases d’une église carolingienne, après un incendie.
-
1220–1380 : chœur, nef, voûtes (gothique rayonnant)
-
1380–1520 : façades, portails (gothique flamboyant)
-
Fin XVIe : finalisation du transept et des tours.
-
XVIIIe–XIXe siècles : Restauration et réaménagements partiels, dont des vitraux.
-
XXe siècle : Ajout de vitraux modernes, notamment par Marc Chagall.
-
XXIe siècle : Campagnes de restauration en façade, toiture, sculptures et vitraux.
Éléments remarquables
-
La nef, vaste et lumineuse, s’élève avec ses voûtes en croisée d’ogives soutenues par des piliers élancés, créant un espace à la fois aérien et solennel. Sa grande hauteur et ses nombreuses verrières contribuent à baigner l’intérieur d’une lumière colorée, caractéristique du gothique rayonnant.
-
La cathédrale est encadrée par deux tours principales : la tour de la Mutte au sud, haute d’environ 90 m, ancien beffroi municipal abritant la célèbre cloche éponyme, et la tour du Chapitre au nord, culminant à 69 m, qui sert de clocher principal. La façade sud est flanqué de deux tourelles octogonales, la tour de la Boule d’Or et la tour Charlemagne, témoins de la tradition gothique lorraine.
-
Les vitraux : Metz détient la plus grande surface de vitraux gothiques d’Europe, allant du XIIIe au XXe siècle. On y trouve des chefs-d’œuvre médiévaux, des œuvres Renaissance, mais aussi des vitraux modernes signés Jacques Villon, Roger Bissière, et surtout Marc Chagall.
-
Le portail de la Vierge : Orné de statues fines et élancées, il est un exemple majeur du gothique flamboyant lorrain. Il est richement décoré de scènes de l’Annonciation, de la Visitation et du Couronnement de la Vierge.
-
La pierre de Jaumont : Cette pierre calcaire dorée donne à la cathédrale un éclat solaire, particulièrement remarquable au coucher du soleil.
-
Le chœur : Il est parmi les plus lumineux et élevés du gothique français. Il contient également de magnifiques stalles de bois sculpté.
-
L’orgue : Un orgue monumental se trouve sur la tribune occidentale. Le buffet date du XVe siècle, bien que l’instrument lui-même ait été rénové plusieurs fois.
-
La crypte : Elle conserve des vestiges mérovingiens et carolingiens, témoins des anciennes églises préexistantes.
Restauration et conservation
Des campagnes de restauration ont été menées au XIXe siècle, puis dans l’après-guerre, après des dégâts causés par des obus en 1944. Le XXe siècle a vu l’ajout de vitraux contemporains intégrés harmonieusement au décor gothique, une rare réussite. Le XXIe siècle a engagé de vastes travaux de nettoyage et de conservation de la façade, des portails et des toitures, en raison de la fragilité de la pierre dorée.
Anecdotes et faits insolites
-
La lanterne du Bon Dieu : Ce surnom fait référence à la lumière exceptionnelle à l’intérieur de l’édifice, due à la surface impressionnante de vitraux.
-
Des vitraux signés Chagall : L’artiste Marc Chagall a réalisé plusieurs verrières dans les années 1960, notamment dans le déambulatoire. Ses vitraux bibliques aux tons bleus sont parmi les plus admirés.
-
Un chantier interminable : Comme pour de nombreuses cathédrales gothiques, la construction a duré plus de 300 ans, avec des interruptions, des révisions de plan, et des changements de style.
-
La cathédrale et la guerre : En 1944, un obus a endommagé une partie du chevet. Heureusement, les vitraux majeurs avaient été démontés et stockés à l’abri pendant le conflit.
-
Un lieu vivant : La cathédrale accueille encore des cérémonies importantes, des concerts d’orgue et des expositions de vitraux, perpétuant sa vocation religieuse et culturelle.
-
La cloche de la Mutte : Elle pèse plus de 10 tonnes et ne sonne plus à la volée depuis 1918.
La cathédrale Saint-Étienne de Metz est un joyau du gothique, connu pour son élévation vertigineuse et la somptuosité de sa lumière. Elle incarne à la fois la tradition médiévale et l’ouverture artistique moderne grâce à ses vitraux contemporains. Véritable emblème de Metz, elle reste l’une des cathédrales les plus majestueuses et lumineuses d’Europe.
![]() La façade occidentale (gothique rayonnant) | ![]() La tour du chapitre et le transept nord | ![]() La nef et sa lumière exceptionnelle |
---|---|---|
![]() La rosace occidentale, chef-d'oeuvre du gothique rayonnant | ![]() La tour de la Mutte et les deux tourelles octogonales | ![]() Le choeur, un des plus hauts du gothique français |
![]() Le portail du jugement dernier, néo-gothique |