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Sainte-Marie de Burgos
"La splendeur gothique castillane"

Présentation générale

La cathédrale Sainte-Marie de Burgos, située en Castille-et-León, dans le nord de l’Espagne, est l’un des plus brillants témoignages de l’art gothique ibérique. Consacrée à la Vierge Marie, elle est à la fois un chef-d’œuvre architectural, un haut lieu de la spiritualité espagnole, et un sanctuaire majeur du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Reconnue pour ses flèches ajourées, sa façade sculptée et ses influences franco-germaniques, elle est classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1984.

Dimensions et architecture

  • Longueur : 108 mètres

  • Largeur : 59 mètres au transept.

  • Hauteur : 41 mètres sous la nef centrale

  • Hauteur des flèches de la façade principale : 84 mètres

  • Hauteur de la coupole du transept : 54 mètres

Son plan s’inscrit dans la tradition du gothique rayonnant : une nef à trois vaisseaux, un transept prononcé, un chœur profond entouré de chapelles rayonnantes, et une multitude de chapelles latérales. Ce qui fait sa spécificité, c’est l’apport de formes hispano-flamandes et de détails mudéjars, ainsi qu’un mélange constant d’influences françaises et germaniques, tout au long de son histoire.

L’ensemble impressionne par la richesse de sa décoration sculptée, la variété de ses styles et la monumentalité de ses volumes.

Histoire de la construction

  • L’initiative de la cathédrale revient au roi Ferdinand III et à l’évêque Mauricio, tous deux désireux de doter Burgos d’un sanctuaire digne de sa nouvelle importance économique et religieuse.

  • 1221 : Début du chantier sur l’emplacement d’une ancienne église romane. 

  • XIIIe siècle : la construction débute dans le style gothique français, sous l’influence des cathédrales de Reims et de Chartres. Le chœur et la nef avancent rapidement. En 1260, les offices commencent.

  • XVe siècle : sous l’influence d’architectes venus de Rhénanie et de Flandre, les flèches en dentelle gothique sont ajoutées à la façade. Le style flamboyant prend le dessus.

  • XVIe siècle : intégration d’éléments Renaissance et plateresques (style ornemental espagnol), notamment la chapelle du Connétable.

  • XVIIe–XVIIIe siècles : ajouts baroques (comme la sacristie) mais sans dénaturer l’ensemble.

Ainsi, sur plus de 500 ans, la cathédrale a intégré toutes les strates artistiques de l’Espagne, tout en conservant une cohérence admirable.

Eléments remarquables

  • Façade principale et flèches : La façade occidentale présente trois portails sobrement sculptés, surmontés d’une grande rosace. Plus haut, les deux tours octogonales, couronnées de flèches ajourées inspirées du gothique allemand (ajoutées au XVe siècle), confèrent à l’édifice une silhouette élancée et remarquable dans le paysage espagnol.

  • La chapelle du Connétable : Cette chapelle funéraire monumentale, construite à la fin du XVe siècle, est un chef-d’œuvre de l’architecture gothique flamboyante. Elle fut commandée par Pedro Fernández de Velasco, connétable de Castille. Sa coupole étoilée, ses retables en stuc doré, et ses tombeaux sculptés en font l’une des parties les plus fastueuses de la cathédrale.

  • La coupole de la croisée du transept : Couverte d’une voûte en étoile flamboyante, avec un oculus central, la coupole est un joyau de légèreté et d’élévation spirituelle. Achevée en 1567, elle repose sur des pendentifs finement sculptés.

  • Les portails des transepts : Plus richement décorés que ceux de la façade principale, les portails des transepts se distinguent par leur finesse et leur expressivité : au nord, le portail de la Coronería met en scène un saisissant Jugement dernier, tandis qu’au sud, le portail de la Pellejería, d’un style plus flamboyant, mêle sculpture religieuse et motifs décoratifs de la fin du gothique.

  • Le chœur, situé au centre de la nef, est clos de stalles magnifiquement sculptées en bois. Le déambulatoire derrière le maître-autel mène aux nombreuses chapelles rayonnantes.

  • Le cloître, construit entre la fin du XIIIe et le début du XIVe siècle, illustre parfaitement le gothique castillan par l’élégance de ses arcades brisées, ses voûtes sur croisées d’ogives ornées de clés sculptées et ses chapiteaux finement décorés. Lieu de passage, de prière et de sépulture, il témoigne du raffinement architectural et spirituel de l’époque.

  • Le retable principal, de style baroque, est richement doré à la feuille d’or et représente la Vierge entourée de saints et d’anges.

  • Le ciborium gothique, suspendu au-dessus du maître-autel, rappelle celui de Tolède, élément rare dans l’architecture espagnole.

  • Les vitraux d’origine, bien que souvent remplacés, conservent des fragments des XIIIe et XIVe siècles.

Personnalités et symbolique

  • El Cid et Doña Jimena : La cathédrale abrite les tombeaux de Rodrigo Díaz de Vivar, dit le Cid Campeador, héros de la Reconquista, et de son épouse Doña Jimena. Leurs restes sont déposés au cœur de la nef, sous une dalle de marbre sobre. Le Cid, né près de Burgos, incarne l’âme chevaleresque espagnole, entre foi chrétienne et bravoure guerrière. 

  • Le pèlerinage de Compostelle : Située sur le chemin français du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle, Burgos a accueilli des milliers de pèlerins depuis le Moyen Âge. La cathédrale constituait une halte majeure sur le Camino francés, offrant aux pèlerins un lieu de repos et de recueillement.

Anecdotes et faits insolites

  • Un automate en bois, surnommé "El Papamoscas" (l’attrape-mouches), situé dans la nef, ouvre la bouche à chaque coup de cloche. Il amuse les fidèles depuis le XVIIIe siècle.

  • Au fil des siècles, la cathédrale a servi de lieu de couronnement, de sépulture et de théâtre religieux, renforçant son rôle politique et spirituel.

  • Pendant la guerre civile espagnole, l’édifice échappa aux destructions, contrairement à d’autres monuments religieux.

  • Une tradition locale veut que le Cid, revenu victorieux à cheval après sa mort, soit entré dans Burgos pour y être honoré : la cathédrale serait le point culminant de cette légende.

  • La cigogne, emblème de Burgos : Depuis des siècles, les cigognes nichent sur les tours de la cathédrale. Elles sont devenues un symbole familier de l’édifice et de la ville. Aujourd’hui encore, en levant les yeux, on aperçoit leurs nids massifs entre pinacles et gargouilles.

  • Une “cathédrale dans la cathédrale” : La chapelle du Connétable (XVe siècle) est si vaste et richement décorée qu’on la surnomme la “catedral dentro de la catedral”. Elle possède sa propre lanterne et sa voûte étoilée, qui surprend souvent les visiteurs par son éclat. On y trouve une curiosité : le cœur d’Henri III de Castille est conservé ici, alors que son corps repose ailleurs.

  • Un escalier monumental en “suspension” : L’escalier doré (Escalera Dorada), œuvre de Diego de Siloé (1523-1526), est un chef-d’œuvre de la Renaissance espagnole. Il fut conçu pour rattraper une différence de niveau dans la cathédrale. Sa forme “en suspension” sur la paroi étonne par sa légèreté.

Rayonnement et conservation

 

Sainte-Marie de Burgos est le premier monument espagnol classé individuellement à l’UNESCO. Chaque année, elle attire plus d’un million de visiteurs, pèlerins, touristes et fidèles confondus. D’importants travaux de restauration ont été réalisés depuis les années 1990, avec une attention particulière portée à la façade principale, à la pierre calcaire très vulnérable à l’érosion. Les vitraux ont aussi été progressivement restaurés. La cathédrale continue de jouer un rôle religieux actif, notamment lors des grandes fêtes mariales et de la célébration du Cid.​

 

La cathédrale de Burgos est bien plus qu’un monument gothique : elle est un miroir de l’histoire espagnole, un carrefour d’influences culturelles, et un sanctuaire profondément vivant. Sa richesse architecturale, son décor foisonnant et son lien avec l’âme espagnole en font une étape incontournable dans le panorama des grandes cathédrales européennes. Entre ciel et terre, entre foi et histoire, Sainte-Marie de Burgos continue de veiller sur la Castille avec une élégance inégalée.

La façade et ses flèches inspirées du gothique allemand

La façade et ses flèches inspirées du gothique allemand

Le retable du maître-autel (XVIe siècle)

Le retable du maître-autel (XVIe siècle)

La voute étoilée de la chapelle du Connetable

La voute étoilée de la chapelle du Connetable

Un plan en croix latine avec un transept saillant

Un plan en croix latine avec un transept saillant

La coupole de la croisée du transept et sa voûte en étoile flamboyante

La coupole de la croisée du transept et sa voûte en étoile flamboyante

Le grand retable de l'Arbre de Jessé (XVe siècle)

Le grand retable de l'Arbre de Jessé (XVe siècle)

Arcades brisées, voûtes sur croisées d’ogives et chapiteaux finement décorés

Arcades brisées, voûtes sur croisées d’ogives et chapiteaux finement décorés

Le portail de la Coronería, sur le transept nord

Le portail de la Coronería, sur le transept nord

Le cloître, de style gothique castillan

Le cloître, de style gothique castillan

Les Plus belles Cathédrales Gothiques
© Les Plus Belles Cathédrales Gothiques

 

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