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Notre-Dame de Tournai
"Au carrefour du roman et du gothique"

Présentation générale

 

La cathédrale Notre-Dame de Tournai, située en Belgique dans la province du Hainaut, est l’un des monuments religieux les plus impressionnants d’Europe occidentale. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2000, elle se distingue par un mélange unique d’architecture romane et gothique. Édifiée principalement entre les XIe et XIIIe siècles, elle symbolise la puissance de l’évêché de Tournai au Moyen Âge. Avec ses cinq tours massives, son chœur gothique et sa nef romane, elle incarne la transition architecturale entre deux époques et deux sensibilités artistiques.

 

Dimensions et architecture

  • Longueur totale : 134 mètres

  • Largeur au transept : 67 mètres

  • Hauteur des tours : 83 mètres

  • Hauteur de la nef romane : 26 mètres 

  • Hauteur du chœur gothique : 36 mètres 

  • Style : Roman et gothique (nef romane, chœur gothique, transept monumental). 

 

L’aspect le plus frappant de la cathédrale est son transept monumental surmonté de cinq tours imposantes, un agencement sans équivalent dans l’architecture médiévale européenne. La nef romane est caractérisée par ses voûtes d’arêtes sur doubleaux, ses piles massives et son élévation à trois niveaux. Le chœur, reconstruit au XIIIe siècle dans un style gothique influencé par les cathédrales françaises, offre un contraste saisissant par sa verticalité, ses arcs-boutants et ses vitraux élancés.

 

Histoire de la construction

  • 1030-1070 : Construction de la nef en style roman, probablement sur l’emplacement d’une église carolingienne.

  • XIIe siècle : Édification du transept monumental et des cinq tours, affirmation de la puissance ecclésiastique de Tournai.

  • Début XIIIe siècle : Reconstruction du chœur dans le style gothique, influencé par Chartres et Soissons.

  • XVIIe-XVIIIe siècles : Travaux de réaménagement intérieur, décor baroque dans certaines chapelles.

  • 2000 : Classement au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Éléments remarquables

  • Le transept et ses cinq tours : les tours sont disposées en croix grecque, avec une tour à chaque bras et une tour-lanterne centrale. Unique en Europe, cet ensemble monumental donne à la cathédrale une silhouette massive et équilibrée, symbole de stabilité et de pouvoir.

  • La nef romane : L’une des plus grandes nefs romanes européennes, marquée par une élévation puissante et un dépouillement austère.

  • Le chœur gothique : Construit entre 1242 et 1245, il témoigne d’une influence française marquée, avec des voûtes d’ogives, de grandes baies vitrées et un déambulatoire à chapelles rayonnantes.

  • Les sculptures : Le portail occidental et certaines chapelles conservent des sculptures romanes et gothiques remarquables, représentant des scènes bibliques et des figures de saints.

  • La rosace, située sur la façade occidentale, conçue au XIXᵉ siècle dans un style roman, présente un remplage sobre et géométrique. Elle apporte une lumière naturelle importante à l’intérieur de l’édifice tout en enrichissant l’esthétique architecturale de la façade.

  • L’orgue monumental, construit en 1891 par la maison Schyven, domine la nef depuis la tribune occidentale. Avec ses milliers de tuyaux, il fait résonner l’édifice lors des grandes célébrations et concerts.

  • Notre-Dame la Brune est une statue de la Vierge datant du XVIᵉ siècle. Son surnom vient de la teinte sombre de son visage, accentuée après 1864 pour en faire une « Vierge noire ». Très vénérée au XVIIIᵉ siècle, elle fut sauvée des destructions révolutionnaires par la ferveur des fidèles.

  • Le trésor de la cathédrale : Il contient des pièces d’orfèvrerie exceptionnelles, notamment la châsse de Notre-Dame et la croix de la procession de Notre-Dame.

  • Le jubé Renaissance, chef-d’œuvre en marbre du XVIe siècle, sépare encore aujourd’hui la nef du chœur. Richement orné de statues et de bas-reliefs, il illustre des scènes de la Passion du Christ. 

Restauration et conservation

La cathédrale a connu de multiples campagnes de restauration, notamment après les guerres, les intempéries et la tornade de 1999. Cette dernière a gravement fragilisé la structure, nécessitant un chantier de sécurisation des tours et du transept. Le XXIe siècle voit la poursuite de ces restaurations, avec une attention particulière portée à la consolidation de la nef romane et à la conservation des vitraux.

​Anecdotes et faits historiques

  • En 1692, un violent tremblement de terre toucha la région. La cathédrale subit alors d’importants dégâts, notamment au niveau de certaines voûtes. Plusieurs éléments furent consolidés ou restaurés dans les années suivantes, laissant des traces visibles dans les maçonneries, comme le changement de pierre dans certaines travées.

  • Lors de la Réforme, en août 1566, des iconoclastes calvinistes envahirent la cathédrale pour y détruire statues, vitraux, fresques et objets liturgiques. Cet épisode, d’une rare violence, entraîna la perte d’un grand nombre d’œuvres médiévales. La cathédrale resta ensuite sans ornementation pendant plusieurs décennies.

  • Le sacre des évêques sans cathédrale. Tournai fut longtemps le siège d’un diocèse prestigieux, mais son église principale, Notre-Dame, ne devint cathédrale qu’au XIIᵉ siècle. Durant plusieurs siècles, elle exerça ce rôle officieusement en tant que collégiale, avant de s’imposer comme l’une des rares églises devenues cathédrales après la stabilisation d’un diocèse.

  • Le trésor de la cathédrale est l’un des plus riches de Belgique. Il contient entre autres une châsse de Notre-Dame datant du XIIIe siècle, plusieurs manuscrits enluminés et objets liturgiques en or et argent. Certains de ces objets ont été cachés pendant les guerres de religion, puis retrouvés par hasard au XIXe siècle dans les caves du cloître.

  • En 2000, la cathédrale a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, notamment en raison de la coexistence de trois styles architecturaux majeurs (roman, gothique et renaissance), de la monumentalité du bâtiment, et de son influence dans l’histoire religieuse de l’Europe du Nord.

La cathédrale Notre-Dame de Tournai est une œuvre singulière dans le paysage des grandes cathédrales européennes. Par son architecture hybride, elle raconte l’évolution du sacré, de la masse romane à l’élan gothique. Son plan original, ses cinq tours emblématiques et la noblesse de sa nef en font un édifice d’une grande force symbolique. Monument vivant, elle traverse les siècles comme témoin de la foi, de la puissance ecclésiastique et du génie des bâtisseurs médiévaux.

Tournai, entre roman et gothique

Tournai, entre roman et gothique

La façade ouest, sa rosace et ses tourelles romanes

La façade ouest, sa rosace et ses tourelles romanes

Les cinq tours du transept

Les cinq tours du transept

Le transept nord et ses deux tours (XIIe siècle)

Le transept nord et ses deux tours (XIIe siècle)

Notre Dame la Brune (XVIe siècle)

Notre Dame la Brune (XVIe siècle)

Le jubé Renaissance, chef-d’œuvre en marbre du XVIe siècle

Le jubé Renaissance, chef-d’œuvre en marbre du XVIe siècle

L'intérieur du transept (XIIe siècle)

L'intérieur du transept (XIIe siècle)

L'orgue monumental et la rosace du XIXe siècle

L'orgue monumental et la rosace du XIXe siècle

Les Plus belles Cathédrales Gothiques
© Les Plus Belles Cathédrales Gothiques

 

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