Notre-Dame du Siège de Seville
"Témoin de la Reconquête, joyau de l’Espagne gothique"

Présentation générale

 

La cathédrale de Séville (Catedral de Santa María de la Sede) est l’un des monuments les plus emblématiques d’Espagne. Située au cœur du centre historique de Séville, elle a été construite à l’emplacement de l’ancienne grande mosquée almohade, dont le minaret, la célèbre Giralda, a été conservé et transformé en clocher. Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1987, la cathédrale est un symbole de la reconquête chrétienne et de la splendeur architecturale de l’Espagne du Siècle d’Or. Par sa démesure, ses richesses artistiques et son rôle religieux majeur, elle constitue un chef-d’œuvre du gothique espagnol.

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Dimensions et architecture

• Longueur : 132 mètres

• Largeur : 83 mètres

• Hauteur de la nef : 42 mètres

• Hauteur de la Giralda : 104 mètres

• Style : Gothique, mudéjar, Renaissance et baroque

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La cathédrale de Séville est une fusion spectaculaire de styles. Son plan gothique, en croix latine, repose sur cinq nefs sans véritable déambulatoire, mais avec des chapelles latérales encadrant le choeur. L’intérieur impressionne par son volume : c’est l’un des édifices religieux les plus vastes au monde. La lumière tamisée par les vitraux multicolores, la richesse des retables, la hauteur vertigineuse des voûtes et l’harmonie des proportions créent un effet saisissant. La Giralda, ancien minaret almohade du XIIe siècle, couronnée au XVIe siècle par un campanile Renaissance, est un exemple unique d’architecture mudéjar et chrétienne.

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Histoire de la construction

• 1248 : Prise de Séville par Ferdinand III de Castille. La mosquée est consacrée comme cathédrale chrétienne. 

• 1401 : Décision de reconstruire la cathédrale en style gothique, afin de rivaliser avec les plus grandes cathédrales d’Europe. 

• 1434–1517 : Travaux de construction dirigés par plusieurs architectes, dont Charles Galter, Alonso Martínez et Juan Gil de Hontañón. 

• 1558 : Ajout de la chapelle royale et de la sacristie majeure. 

• XVIIe–XVIIIe siècles : Ajouts baroques et restauration de plusieurs éléments. 

• 1987 : Inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO avec l’Alcazar et l’Archivo de Indias.

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Éléments remarquables

• La nef centrale s’élève à 42 mètres, marquant l’un des sommets de l’architecture gothique en Espagne; les collatéraux étant presque aussi hauts que la nef, créent un effet d’unité spatiale remarquable. Des piliers fasciculés soutiennent des voûtes d’ogives étoilées à nervures multiples, accentuant la verticalité et la complexité structurelle de l’ensemble.

• Le retable majeur : Le plus grand retable chrétien du monde, œuvre de Pierre Dancart, sculpté et doré entre le XVe et le XVIe siècle, représente des scènes de la vie du Christ. Il est l’un des joyaux de l’art gothique espagnol.

• Le tombeau de Christophe Colomb : Situé à l’intérieur de la cathédrale, il est porté par quatre hérauts représentant les royaumes d’Espagne. Bien que contestée, l’authenticité des restes a été confirmée par des tests ADN.

• La Giralda : Ancien minaret almohade transformé en clocher, elle est aujourd’hui l’un des symboles de Séville. Sa rampe intérieure permettait autrefois aux cavaliers de monter jusqu’au sommet.

• La Puerta del Príncipe, entrée sud de la cathédrale de Séville, érigée au XVIe siècle dans un style gothique tardif aux accents Renaissance, se distingue par sa façade sculptée en pierre calcaire beige-gris, dont les reliefs finement ciselés captent la lumière andalouse et invitent à découvrir la grandeur silencieuse de l’édifice.

• La Capilla Real, remarquable par sa clôture en marbre polychrome Renaissance, abrite les tombeaux royaux (Ferdinand III et Alphonse X le Sage) et s’ouvre sur une nef gothique aux voûtes d’ogives étoilées, illustrant la richesse architecturale et historique du monument.

• Le chœur central, orné de stalles finement sculptées, est accompagné d’un grand orgue baroque, disposé en vis-à-vis de part et d’autre du chœur.

• La Sacristie majeure : Conçue au XVIᵉ siècle dans un style Renaissance par Diego de Riaño, elle impressionne par sa coupole décorée de reliefs et par le trésor qu’elle abrite, dont la célèbre custode en argent massif de Juan de Arfe.

• La Puerta del Perdón : Située dans le patio des Orangers, elle conserve des éléments de l’ancienne mosquée almohade du XIIᵉ siècle, dont son arc outrepassé et son décor en stuc islamique.

Restauration et conservation

La cathédrale a subi plusieurs campagnes de restauration, notamment après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755. Des travaux de stabilisation, de consolidation des voûtes et de restauration des sculptures ont été menés au XIXe et XXe siècles. La Giralda a également été consolidée et restaurée pour préserver son intégrité structurelle. Au XXIe siècle, des travaux ont été entrepris pour restaurer les vitraux, les portails gothiques et les œuvres d’art majeures, tout en assurant une gestion moderne de l’accueil des visiteurs et de la conservation patrimoniale.

 

Anecdotes et faits insolites

• Un défi architectural : La légende veut que les chanoines aient déclaré en 1401 : « Construisons une église si grande que ceux qui la verront nous prendront pour des fous ».

• Une rampe pour les chevaux : La Giralda ne possède pas d’escaliers, mais une rampe spirale permettant aux cavaliers de monter au sommet.

• Christophe Colomb ou pas ? : Des tests ADN ont confirmé que certains restes conservés dans le tombeau appartiennent bien à Colomb, mais des débats subsistent quant à d’autres parties potentiellement transférées à Saint-Domingue.

• Devant la Puerta del Príncipe se dresse une réplique du Giraldillo, figure féminine allégorique du Triomphe de la Foi. Elle rappelle la statue originale en bronze qui couronne la Giralda, symbole emblématique de Séville.

 

 

La cathédrale de Séville est l’un des joyaux du patrimoine mondial. Monument de foi, d’art et de pouvoir, elle incarne la synthèse de plusieurs cultures et époques, du monde musulman au monde chrétien, du gothique au baroque. Sa silhouette majestueuse, dominée par la Giralda, continue de marquer l’horizon de Séville et d’attirer des millions de visiteurs chaque année. Symbole de l’orgueil et de la ferveur espagnole, elle est aussi un témoignage vivant du dialogue entre les civilisations. Sa préservation s’inscrit dans une volonté constante de faire dialoguer tradition et modernité, foi et culture, histoire et avenir.