Notre-Dame-de Rouen
 "La dentelle de pierre qui a traversé les siècles"
 

Présentation générale

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La cathédrale Notre-Dame de Rouen, située au cœur de la Normandie, est l’un des plus grands chefs-d’œuvre de l’architecture gothique en France. Elle incarne l’évolution stylistique du gothique français, du gothique primitif au gothique flamboyant. Construite sur plusieurs siècles, elle domine la ville avec sa flèche culminant à 151 mètres, ce qui en a fait, pendant un temps, le plus haut bâtiment du monde. Immortalisée par Claude Monet dans sa célèbre série de tableaux, la cathédrale de Rouen est un symbole religieux, artistique et patrimonial d’exception.

 

Dimensions et architecture

• Longueur : 137 mètres

• Largeur au transept : 61 mètres

• Hauteur sous voûte : 28 mètres (choeur) et 34 mètres (nef)

• Hauteur de la flèche : 151 mètres ​​

• Tour de Beurre : 75 mètres

• Tour Sain-Romain : 82 mètres

• ​Style : Gothique primitif, gothique rayonnant, gothique flamboyant, avec des éléments Renaissance et néogothiques. ​

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La cathédrale est un assemblage harmonieux de styles gothiques successifs. La façade occidentale, d’une complexité ornementale remarquable, est dominée par trois portails finement sculptés. Les tours saint Romain et de Beurre encadrent la façade. L’intérieur se distingue par la légèreté de ses élévations, la richesse de ses chapelles latérales et la verticalité de son chœur. La flèche, en fonte, date du XIXe siècle.

 

Histoire de la construction

• IVe siècle : Fondation d’une première basilique chrétienne.

• 1145 : Construction du chœur en style gothique primitif après un incendie.

• XIIIe siècle : Achèvement de la nef et des transepts en style gothique rayonnant.

• XVe siècle : Construction de la tour de Beurre et des portails flamboyants.

• XVIe siècle : Travaux sur le déambulatoire, adjonctions Renaissance.

• XIXe siècle : Ajout de la flèche en fonte (1860-1876), après la destruction de la précédente.

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Éléments remarquables

• La façade occidentale : Véritable dentelle de pierre, elle est un livre d’images bibliques et symboliques. Ses trois portails racontent des scènes de la vie de la Vierge, du Jugement dernier et de saints normands. C’est une façade très composite, pas uniquement flamboyante. Elle mélange gothique rayonnant et éléments flamboyants ajoutés au XVe siècle. 

• La tour de Beurre : Élevée grâce aux indulgences achetées par les fidèles pour consommer du beurre pendant le carême, elle est un joyau du gothique flamboyant.

• Tour Saint-Romain : elle est romane remaniée, mais sa base date du XIIe siècle.

• La nef et le chœur de la cathédrale de Rouen forment un ensemble gothique d’une grande unité. La nef, vaste et élancée, ouvre sur le chœur rayonnant du XIIIᵉ siècle. Lumière, verticalité et richesse sculptée traduisent la puissance spirituelle de l’édifice.

• Le tombeau de Richard Cœur de Lion : Le cœur du roi anglais est inhumé dans la cathédrale, témoignage du lien historique entre l’Angleterre et la Normandie.

• La cathédrale possède les vestiges d’un cloître gothique du XIIIᵉ siècle, jamais achevé, dont quelques travées restaurées ouvrent aujourd’hui sur les jardins de la cour d’Albane.

• Les vitraux : Bien que de nombreux vitraux aient été détruits, certains vitraux médiévaux et du XIXe siècle subsistent, notamment ceux représentant les archevêques de Rouen.

• Tombeaux remarquables : La cathédrale abrite plusieurs sépultures d’archevêques de Rouen, comme Guillaume de Flavacourt, ainsi qu’un gisant moderne représentant Rollon, premier duc de Normandie. Ce gisant, installé en 1956, est une reconstitution du XIXe siècle inspirée de celui d’Henri le Jeune, fils d’Henri II Plantagenêt. Il remplace un tombeau plus ancien détruit lors des bombardements de 1944. Il s’agit d’un tombeau symbolique : on ignore aujourd’hui l’emplacement exact de la dépouille de Rollon, bien que la tradition le lie à la cathédrale.

• Chapelle Saint-Romain : l’une des plus riches du transept nord, décorée au XVe siècle.

• Le portail des Libraires (nord) est un chef-d’œuvre méconnu à signaler.

• La crypte romane : Située sous le chœur, elle est l’un des vestiges les plus anciens de la cathédrale actuelle, remontant au XIe siècle. Elle témoigne des fondations romanes précédant la construction gothique et abrite des éléments architecturaux anciens ainsi que des vestiges liturgiques.

• La tour-lanterne : Située à la croisée du transept, elle élève le centre de l’église vers le ciel et soutient la flèche monumentale en fonte. Elle servait à faire entrer la lumière dans le cœur de la cathédrale, symbole de la présence divine au centre de la croix architecturale. C’est l’un des points structuraux majeurs de l’édifice. La flèche, culminant à 151 m, fut, entre 1876 et 1880, le plus haut édifice du monde. Sa structure en fonte contraste avec la pierre gothique et reste une prouesse technique.

• ​L’escalier des Libraires, adossé au transept nord de la cathédrale de Rouen, reliait le cloître à la bibliothèque du chapitre. Construit au XVe siècle dans un style gothique flamboyant, il fut surélevé au XVIIIe en style néogothique. 

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Restauration et conservation

La cathédrale a subi de nombreuses restaurations, notamment après les incendies médiévaux, les guerres de religion, la Révolution, et les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Le XIXe siècle voit une restauration ambitieuse menée par les architectes des Monuments historiques, notamment pour la flèche et la tour Saint-Romain. Le XXe siècle est marqué par des campagnes de nettoyage, de consolidation et de reconstitution des sculptures. Le XXIe siècle poursuit cet effort, avec une attention accrue portée à la conservation des vitraux et à la sécurisation du clocher.

 

Anecdotes et faits insolites

• Claude Monet : Le peintre impressionniste a immortalisé la cathédrale dans une série de plus de 30 toiles, jouant sur la lumière à différents moments de la journée. Ces œuvres ont contribué à faire connaître la cathédrale au monde entier.

• La cloche « Jeanne d’Arc » : Installée dans la tour de Beurre, elle porte le nom de la célèbre héroïne normande brûlée à Rouen en 1431.

• Un symbole des liens franco-anglais : Plusieurs archevêques de Rouen furent également chanceliers d’Angleterre au Moyen Âge, illustrant les liens politiques et ecclésiastiques entre les deux royaumes.

 

 

La cathédrale de Rouen est un miroir de l’histoire normande et française. De sa crypte romane à sa flèche en fonte, elle raconte mille ans d’architecture, de foi et d’art. Elle fut un centre spirituel majeur, un symbole de pouvoir ecclésiastique et un lieu d’inspiration artistique unique. Sa façade, sculptée comme une dentelle de pierre, continue d’émerveiller les visiteurs, tandis que sa flèche perce les cieux normands. Monument vivant, elle reste un repère, un lieu de mémoire et une œuvre magistrale de la foi médiévale transformée par les siècles.