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Notre-Dame de Reims
 "La cathédrale des rois de France"

Présentation générale

 

La cathédrale Notre-Dame de Reims, située au cœur de la ville de Reims dans la région de la Champagne, est l'une des plus célèbres cathédrales gothiques au monde. Véritable chef-d'œuvre architectural et symbole incontournable de la monarchie française, elle incarne huit siècles d'histoire. Plus qu’un simple lieu de culte, cette cathédrale a été le théâtre des couronnements des rois de France, faisant d’elle un monument majeur du patrimoine historique et spirituel français. Elle fut l'une des premières cathédrales gothiques, avec une structure audacieuse qui se distingue par son élégance, sa hauteur et la luminosité de son intérieur. Reims n’est pas seulement une ville où l'on vénère la mémoire des rois, mais c'est aussi un symbole de l’unité et de la pérennité du royaume de France. De la fondation de l’édifice au XIIIe siècle à sa destruction partielle lors des bombardements de la Première Guerre mondiale, la cathédrale de Reims est aussi le témoin d’une histoire mouvementée, marquée par les vicissitudes de l’histoire de France.

Dimensions et architecture

  • Longueur totale : 149 mètres

  • Longueur de la nef : 138 mètres

  • Largeur au transept : 48 mètres

  • Hauteur sous voûte : 38 mètres

  • Hauteur des tours : 81 mètres 

  • Style : Gothique rayonnant 

 

L’architecture de la cathédrale de Reims s’inscrit dans le style gothique rayonnant, qui cherche à maximiser la lumière à l’intérieur de l'édifice. La façade, typique du gothique français, est marquée par trois portails sculptés, deux rosaces et la galerie des rois. Ces éléments s’ajoutent à la complexité et à l’harmonie de l'édifice, symbolisant la beauté et la majesté du royaume de France. La structure gothique de la cathédrale, avec ses arcs-boutants et ses voûtes d’ogives, permet de dégager une grande surface pour les vitraux, qui sont parmi les plus impressionnants du monde médiéval. La grande rosace de la façade occidentale, d’un diamètre de 13 mètres, fait partie des plus grandes de son époque et constitue l’un des joyaux de l'art du vitrail. L'architecture de la cathédrale allie ainsi esthétique et technique, une prouesse pour l’époque.

Histoire de la construction

  • En 1210, un incendie détruit en grande partie l’ancienne cathédrale, qui datait de l’époque carolingienne (probablement édifiée au IXe siècle, sur un site religieux encore plus ancien). Cet incendie est le déclencheur de la reconstruction dans le style gothique rayonnant, en vogue dans le nord de la France à l’époque.

  • 6 mai 1211 : l’archevêque Aubry de Humbert pose solennellement la première pierre de la nouvelle cathédrale. Le chantier est confié à un architecte de renom : Jean d’Orbais, qui conçoit un projet très ambitieux inspiré de Chartres et Soissons. Il conçoit notamment :

    • Le plan général à cinq nefs.

    • La façade avec ses trois portails.

    • Les bases du chœur et de la nef.

  • 1211–1275 : Période principale de construction. Pendant cette phase intense, plusieurs maîtres d’œuvre se succèdent : 

    • Jean d’Orbais (vers 1211–1231) : pose les bases, commence le chœur et les premières travées.

    • Jean-le-Loup (vers 1231–1247) : poursuit l’élévation, notamment des voûtes et de la nef.

    • Gaucher de Reims (vers 1247–1255) : s’occupe du transept et de l’élévation des voûtes.

    • Bernard de Soissons (vers 1255–1290) : termine la nef, le chœur et lance les premières sculptures de la façade.

  • 1299 : le gros œuvre (murs, voûtes, piliers) de la nef est terminé. La cathédrale peut alors accueillir le culte, bien que les travaux décoratifs et de la façade se poursuivent.

  • XIVe siècle :  Finalisation des parties hautes et décor. Les tours occidentales, inachevées à la fin du XIIIe siècle, sont élevées. Elles atteindront une hauteur d’environ 81 mètres. Les sculptures de la façade occidentale, parmi les plus riches du gothique français, sont également réalisées à cette époque. Des travaux d’aménagements liturgiques se poursuivent également à l’intérieur : mobilier, vitraux, chapelles.

Éléments remarquables

  • La façade occidentale : Chef-d’œuvre du gothique rayonnant, elle se compose de trois portails monumentaux sculptés illustrant la Nativité, le Jugement dernier et la Résurrection. Les tympans et voussures sont ornés d’une multitude de figures bibliques, d’apôtres, de saints et de rois de Juda, qui témoignent d’une maîtrise exceptionnelle de la sculpture médiévale.

  • La galerie des Rois : Surmontant le portail central, cette frise monumentale aligne des statues colossales, centrées sur la scène du baptême de Clovis par saint Remi, rappelant le rôle fondateur de Reims dans l’histoire du royaume de France.

  • L'Ange au sourire : Statue emblématique du portail nord, célèbre pour son expression bienveillante et joyeuse, chef-d’œuvre du XIIIᵉ siècle devenu l’un des symboles de la ville et de la cathédrale.

  • Les vitraux : La grande rosace de la façade ouest et les immenses baies latérales diffusent une lumière colorée qui anime l’intérieur. Les vitraux médiévaux du XIIIᵉ siècle cohabitent avec des créations modernes, notamment celles de Marc Chagall dans l’axe du chevet, mêlant tradition et modernité.

  • La nef : Longue de 138 m et haute de 38 m sous voûte, elle impressionne par son élancement et la légèreté de sa structure. Les piliers fasciculés guident le regard vers les voûtes en croisée d’ogives, tandis que la lumière, filtrée par les baies hautes, met en valeur la blancheur de la pierre.

  • Le chœur : Entouré de chapelles rayonnantes, il abrite des stalles en bois sculpté représentant la Passion et la vie du Christ. La clôture du chœur, ornée de reliefs, marquait autrefois la séparation liturgique entre l’espace des chanoines et celui des fidèles.

  • L' orgue monumental : Instrument de plus de 8 000 tuyaux, reconstruit après la Première Guerre mondiale, il accompagne les offices et a ponctué pendant des siècles les cérémonies royales.

  • Les tours occidentales : Hautes de 81 m, elles dominent la ville, bien que leur élévation supérieure soit restée inachevée, ce qui leur confère une silhouette particulière.

  • La galerie haute du triforium : Ce couloir intérieur, percé au-dessus des grandes arcades, servait autrefois de passage technique et de lieu de circulation pour les clercs, offrant une vue spectaculaire sur la nef.

Restauration et conservation

La cathédrale a traversé de nombreuses épreuves, notamment les ravages de la Première Guerre mondiale, qui ont dévasté une grande partie de la ville de Reims. Elle a été fortement endommagée par les bombardements, avec des vitraux brisés et des sculptures détruites. Cependant, grâce à des travaux de restauration menés après la guerre, l’édifice a retrouvé une grande partie de sa splendeur. Plus récemment, des efforts de conservation ont été mis en place pour préserver la structure et les éléments artistiques de la cathédrale, en particulier les sculptures et les vitraux. L’UNESCO a inscrit la cathédrale de Reims sur sa liste du patrimoine mondial, soulignant son importance culturelle et historique.

Anecdotes et faits insolites

  • Une reconstruction grâce à Rockefeller. Après la Première Guerre mondiale, la restauration de la cathédrale a été en grande partie financée par des dons internationaux, notamment de John D. Rockefeller, magnat américain du pétrole. Il a versé plusieurs millions de francs pour la reconstruction de l’édifice, ce qui a permis de relancer rapidement les travaux.

  • La chapelle palatine du Palais de Tau, attenante à la cathédrale, servait aux rois de France lors des cérémonies liées à leur sacre.

  • Des vitraux modernes... signés Marc Chagall. Outre ses vitraux médiévaux, la cathédrale de Reims possède des vitraux modernes créés par Marc Chagall en 1974, situés dans l’abside. Ils représentent des scènes bibliques avec des couleurs intenses, mêlant tradition chrétienne et sensibilité artistique contemporaine.

  • Un couronnement... sans roi : Lors du sacre de Charles VII en 1429, la ville de Reims était aux mains des Anglais, et le roi ne pouvait s'y rendre. Grâce à Jeanne d’Arc, Reims fut reprise, et le roi put y être sacré. Ce fut un moment clé de la guerre de Cent Ans, et la cathédrale devient alors le théâtre d’une victoire symbolique du royaume de France. 

  • Lors du bombardement de 1914, la statue de l'Ange au sourire a été décapitée. Sa tête, tombée au sol, a été récupérée et cachée par les chanoines, puis soigneusement restaurée après la guerre. Aujourd’hui, elle est devenue le symbole de la résilience de Reims.

  • Charpente en béton armé : après 1914, Henri Deneux remplace la charpente en bois par une structure en béton moulé, une innovation majeure pour l’époque.

  • Réconciliation franco-allemande : en 1962, De Gaulle et Adenauer s’y recueillent ensemble, symbole fort de paix européenne.

La cathédrale de Reims est bien plus qu’une simple église. Elle est un monument vivant de l’histoire de France, un témoignage de la grandeur de la monarchie française et un chef-d’œuvre du gothique rayonnant. Ses vitraux, sculptures, et sa façade majestueuse sont des témoins inestimables de l'art médiéval. Elle continue de fasciner les visiteurs du monde entier et demeure un lieu de culte et de mémoire, nous rappelant l’importance de la préservation de notre patrimoine. Reims incarne l’âme de la France et reste un symbole de la résilience face aux épreuves du temps.

La façade ouest et ses deux tours du XIVe siècle

La façade ouest et ses deux tours du XIVe siècle

La nef, longue de 138 mètres, impressionne par son élévation

La nef, longue de 138 mètres, impressionne par son élévation

La grande et la petite rosace de la façade occidentale

La grande et la petite rosace de la façade occidentale

Détail de la galerie des Rois (XIIIᵉ siècle)

Détail de la galerie des Rois (XIIIᵉ siècle)

Le chevet et ses chapelles rayonnantes

Le chevet et ses chapelles rayonnantes

L'Ange au sourire (XIIIe siècle)

L'Ange au sourire (XIIIe siècle)

Un chef-d'oeuvre du gothique rayonnant

Un chef-d'oeuvre du gothique rayonnant

La chapelle Palatine et le Palais de Tau

La chapelle Palatine et le Palais de Tau

Les trois portails de la façade ouest

Les trois portails de la façade ouest

Voûtes d’ogives quadripartites de la nef

Voûtes d’ogives quadripartites de la nef

Les Plus belles Cathédrales Gothiques
© Les Plus Belles Cathédrales Gothiques

 

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