
Notre-Dame de Noyon
"L’une des premières cathédrales gothiques"
Présentation générale
La cathédrale Notre-Dame de Noyon est un chef-d’œuvre discret mais décisif dans l’histoire de l’architecture gothique. Moins connue que ses voisines d’Amiens ou de Reims, elle n’en est pas moins essentielle : elle incarne l’une des premières expérimentations du gothique français, conservant encore de fortes influences romanes. Sa silhouette élégante et sobre évoque une période de transition artistique d’une grande richesse.
Dimensions et architecture
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Longueur : 103 mètres
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Largeur de la façade occidentale : 32,8 mètres
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Largeur du transept : 48 mètres
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Hauteur sous voûte de la nef : 23 mètres
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Hauteur des tours : 66 mètres
La cathédrale adopte un plan en croix latine. La nef, le chœur et le sanctuaire comportent dix travées au total jusqu’au chevet. Un transept saillant sépare la nef du chœur, lequel est entouré d’un déambulatoire possédant cinq chapelles rayonnantes; ces chapelles sont discrètes et peu saillantes, ce qui les rend moins visibles que dans d’autres cathédrales gothiques. Entièrement construite en pierre calcaire blonde, la cathédrale de Noyon se situe à la charnière du roman et du gothique primitif. Son architecture conserve des piliers robustes à noyau carré, des voûtes d’arêtes encore romanes dans les parties basses, tout en intégrant des éléments gothiques naissants : voûtes sur croisée d’ogives, grandes arcades en tiers-point, triforium et premiers oculi dans les murs pignons.
Histoire de la construction
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1117 : L’ancienne cathédrale romane est détruite par un incendie. Début de la reconstruction dans un style gothique naissant, sans doute sous l’influence de Saint-Denis.
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1150-1230 : Construction progressive de la nef, du transept, du chœur et des tours.
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XIVe-XVe siècle : Quelques ajouts décoratifs dans un style gothique plus affirmé.
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XVIIe siècle : Intégration de quelques éléments baroques.
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1918 : Bombardée pendant la Première Guerre mondiale, elle subit d'importants dégâts.
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Années 1920-30 : Reconstructions majeures supervisées par les Monuments historiques.
Éléments remarquables
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Le chœur gothique primitif : Parmi les plus anciens de France (XIIᵉ siècle), il illustre la transition entre roman et gothique, avec ses colonnettes fasciculées, son élancement vertical et une architecture encore marquée par la sobriété romane.
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La salle du chapitre et le cloître : Espaces essentiels de la vie canoniale médiévale, ils rappellent l’importance du chapitre de Noyon, centre religieux et intellectuel rayonnant dans toute la région.
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La nef gothique primitive (XIIᵉ siècle) se distingue par son élévation à trois niveaux et ses voûtes sur croisées d’ogives. Ses cinq vaisseaux confèrent à l’espace une ampleur rare pour l’époque. Sobre et équilibrée, elle illustre la transition entre art roman et gothique.
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Le baptistère paléochrétien : Datant du Ve siècle, il constitue un vestige exceptionnel et unique en France, attestant l’ancienneté de la communauté chrétienne de Noyon. Il fait de la ville l’un des plus anciens foyers épiscopaux du pays.
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Les tours jumelles de la façade : Massives et sobres, elles évoquent autant la fonction religieuse que défensive du monument, avec une allure encore romane qui contraste avec l’élan gothique du chœur.
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Le décor sculpté : Les portails et chapiteaux présentent des reliefs très anciens où l’on perçoit l’évolution du style : d’un hiératisme hérité du roman vers les premiers signes d’un naturalisme gothique.
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La bibliothèque capitulaire : Fondée au IXᵉ siècle par les chanoines, elle compte parmi les plus anciennes de France. Elle conserve près de 1 500 ouvrages, dont 230 manuscrits médiévaux et de précieux incunables, témoignant du rayonnement intellectuel et culturel de Noyon au Moyen Âge
Restauration et conservation
Après les bombardements de la Première Guerre mondiale, la cathédrale fut consolidée, pierre par pierre. Les voûtes, les tours et une partie du chevet furent restaurés dans leur état médiéval. Des campagnes récentes ont permis de stabiliser les fondations, de nettoyer les parements et de mettre en valeur les chapelles latérales.
Anecdotes et faits insolites
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En 987, Hugues Capet y fut sacré roi des Francs dans une cathédrale antérieure, faisant de Noyon un haut lieu du pouvoir capétien.
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La cathédrale de Noyon est l’un des premiers monuments à adopter systématiquement le triplet gothique vertical : grandes arcades, triforium, et fenêtres hautes.
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L’historien et théologien Jean Calvin est né à Noyon : bien qu’ultra-catholique à l’époque, la ville eut une place dans la genèse de la Réforme.
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Le bourdon de la tour sud est surnommé "Capetus", en hommage à Hugues Capet
Notre-Dame de Noyon est une cathédrale de transition, un trait d’union entre deux époques majeures de l’histoire de l’art religieux. Par son ancienneté, sa pureté architecturale et son importance historique, elle mérite d’être considérée comme un jalon fondamental dans le développement du style gothique. Un édifice sobre, spirituel et profondément ancré dans l’histoire de France.
![]() La façade et les tours du XIIe siècle | ![]() Le chevet, partie la plus ancienne de la cathédrale | ![]() Elévation à trois niveaux et voûtes sur croisées d'ogives |
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![]() Le transept sud (gothique primitif) | ![]() L'orgue moderne d'inspiration baroque | ![]() La nef illustre la transition entre art roman et gothique |
![]() La bibliothèque du chapitre |






