Notre-Dame de l'Assomption
de Rodez
"Un trésor gothique au cœur de l'Occitanie"

Présentation générale​

 

Dominant le centre historique de la ville de Rodez, dans le département de l’Aveyron, la cathédrale Notre-Dame est une véritable forteresse de pierre rouge. Construite entre le XIIIe et le XVIe siècle, elle est l’un des plus beaux exemples du gothique méridional. À la fois imposante et raffinée, elle incarne la puissance de l’ancien évêché de Rodez, l’un des plus riches du Midi médiéval. Avec sa tour monumentale de 87 mètres, le plus haut clocher plat de France, ses portails sculptés et ses vastes chapelles latérales, la cathédrale présente une unité saisissante malgré ses longues phases de construction. Consacrée à la Vierge Marie, elle a traversé les siècles sans subir de destruction majeure, ce qui en fait un témoin exceptionnel de l’art religieux du sud de la France.

 

Dimensions et architecture

• Longueur totale : environ 107 mètres

• Hauteur sous voûte de la nef : environ 30 mètres

• Largeur du transept : environ 36 mètres

• Hauteur du clocher : 87 mètres 

 

La cathédrale suit un plan en croix latine, avec une nef à trois vaisseaux, un transept peu saillant et un chœur profond entouré d’un déambulatoire. L’édifice est construit en grès rouge local, ce qui lui confère une couleur chaude distinctive. Le clocher, de style gothique flamboyant, surmonté d’une lanterne ajourée, est orné de pinacles et de gargouilles. Les portails latéraux, richement sculptés, présentent des tympans gothiques parmi les plus remarquables du Midi.

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Histoire de la construction

• 1277 : Début des travaux sur ordre de l’évêque Raymond de Calmont.

• XIVe siècle : Construction du chœur et du transept.

• XVe – XVIe siècles : Édification de la nef, du clocher et des chapelles latérales.

• XVIe siècle : Ajout d’une façade Renaissance sur le mur occidental.

• XVIIIe siècle : Remaniement de la décoration intérieure.

• XIXe – XXe siècles : Restaurations ponctuelles, notamment du clocher.

 

Éléments remarquables

• Le clocher plat : Le plus haut de France, il domine toute la région. Sa lanterne ajourée et ses décors sculptés en font un chef-d’œuvre du gothique flamboyant.

• La façade Renaissance : La façade occidentale, conçue comme un écran architectural, n’abrite aucun portail mais présente un décor classique inspiré de l’Antiquité, unique dans le Midi, conçu par Guillaume Philandrier, élève de l’architecte italien Sebastiano Serlio.

• Les portails sud et nord du transept présentent un vocabulaire sculptural distinct : le portail sud, flamboyant tardif, se caractérise par ses gables ajourés, pinacles et niches abritant les statues d’apôtres, tandis que le portail nord, plus ancien, conserve un décor gothique rayonnant sobre avec un tympan sculpté modeste.

• Les chapelles latérales : Elles sont ornées de retables sculptés, de vitraux et de statues Renaissance.

• L'orgue monumental (XVIIIe siècle) est l’un des plus grands du sud de la France, avec plus de 3 000 tuyaux.

• La crypte : Bien que peu accessible, elle conserve des éléments romans antérieurs à la construction actuelle.

 

Restauration et conservation

Inscrite aux Monuments historiques dès 1862, la cathédrale a bénéficié de nombreuses restaurations, notamment sur le clocher et la façade ouest. Des campagnes récentes ont concerné la restauration des sculptures et de l’éclairage intérieur. Depuis 2024, une importante opération de restauration du clocher est en cours, visant à sécuriser la lanterne et à restaurer les pierres endommagées par le temps. Ces travaux sont soutenus par l’État et des mécènes privés.

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Anecdotes et faits historiques

• Un clocher inspiré de la lanterne des morts : Sa lanterne gothique est censée guider les âmes depuis le sommet de la ville.

• Une légende de lac englouti : Une croyance locale prétend qu’un ancien lac volcanique reposerait sous les fondations de la cathédrale.

• Ferronneries diaboliques : Les portes de la cathédrale sont décorées de ferronneries attribuées, selon la légende, au diable lui-même.

• Refuge pendant la Révolution : La cathédrale fut utilisée comme dépôt et échappa de peu à la destruction totale.

• Pas de façade principale : la cathédrale était intégrée aux remparts, d’où l’absence de portail occidental, ce qui renforce son allure de forteresse.

 

La cathédrale Notre-Dame de Rodez est un monument d’exception, à la croisée de l’architecture gothique et de l’humanisme Renaissance. Par sa hauteur vertigineuse, la richesse de ses décors, sa couleur unique et son équilibre entre défense et spiritualité, elle incarne la puissance ecclésiastique du Rouergue médiéval. Elle reste aujourd’hui un phare spirituel et architectural du sud de la France, admirablement préservée.