Présentation générale

 

Nichée au cœur de la Beauce, la cathédrale Notre-Dame de Chartres s’élève au-dessus de la plaine, visible à des kilomètres à la ronde. Ce monument exceptionnel est souvent considéré comme le prototype parfait de la cathédrale gothique. Construite en un temps record au XIIIe siècle, elle est admirée pour sa cohérence architecturale, la qualité de sa sculpture et surtout l’un des plus beaux ensembles de vitraux médiévaux conservés au monde. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979, elle reste un lieu de pèlerinage majeur grâce à sa relique : le voile de la Vierge Marie.

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Dimensions et architecture

• Longueur : environ 130 mètres 

• Hauteur : 37 mètres sous voûte dans la nef

• Largeur totale à la croisée du transept  : 46 mètres

• Hauteur des flèches : la flèche sud (gothique primitif) fait 105 mètres et la flèche nord (gothique flamboyant) 113 mètres

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Son plan suit la croix latine classique : une nef à trois vaisseaux, un transept saillant, un chœur entouré d’un déambulatoire et de chapelles rayonnantes. L’élévation intérieure comporte trois niveaux : grandes arcades, triforium et fenêtres hautes. Le tout est couvert par une voûte d’ogives sexpartite, typique du premier gothique.

Ce qui distingue Chartres, c’est son harmonie globale. À la différence de nombreuses autres cathédrales gothiques construites sur plusieurs siècles, celle de Chartres fut presque entièrement édifiée entre 1194 et 1225, ce qui lui confère une unité stylistique remarquable.

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Histoire de la construction

• Vers 743  : Une première cathédrale est mentionnée à Chartres, probablement en bois. Elle est détruite par un incendie causé par les Normands.

• 876 : L’empereur Charles le Chauve offre à l’église de Chartres la relique du Voile de la Vierge, qui deviendra un élément central du pèlerinage.

• 1020-1037 : L’évêque Fulbert fait reconstruire une cathédrale en pierre, après un nouvel incendie. Cette cathédrale romane constitue la base du sanctuaire actuel.

• 1194 : Un incendie détruit presque entièrement la cathédrale romane, à l’exception de la crypte et de la façade occidentale. Les habitants sauvent miraculeusement la relique du Voile.

• 1194-1225 : Construction de la cathédrale gothique actuelle, un exploit architectural pour l’époque, réalisé en seulement 30 ans.

• 1260 : La cathédrale est consacrée solennellement en présence du roi Saint Louis.

• XVIe siècle : Reconstruction de la tour nord, coiffée d’une flèche gothique flamboyante, contrastant avec la tour sud.

Eléments remarquables

• La nef, vaste et élancée, impressionne par sa hauteur (37 mètres sous voûte), ses trois vaisseaux rythmés par de puissants piliers, et sa lumière tamisée filtrée par les vitraux d'origine, qui lui confèrent une atmosphère à la fois solennelle et mystique.

• La cathédrale possède l’un des plus grands ensembles de sculptures gothiques du monde : près de 4 000 figures ornent les portails, les piliers, et les chapiteaux.

• Le portail royal (façade ouest) date du milieu du XIIe siècle : ses sculptures romanes annoncent déjà le gothique. Les statues-colonnes, représentant rois, reines et prophètes, sont parmi les premières du genre.

• Les portails nord et sud, du XIIIe siècle, sont de purs chefs-d’œuvre gothiques, montrant le Jugement dernier, les saints martyrs et les épisodes de la vie de la Vierge et du Christ. Chaque sculpture incarne une théologie savante, rendue accessible au peuple par son expressivité.

• Derrière le chevet de la cathédrale de Chartres se trouve la chapelle Saint-Piat, un bâtiment du XIVe siècle construit sur deux niveaux pour abriter les reliques du saint et aujourd’hui intégré au parcours du trésor.

• Chartres conserve environ 2 600 m² de vitraux d’origine (XIIe–XIIIe siècles), ce qui en fait le plus vaste ensemble médiéval intact en Europe. Les vitraux du XIIIe siècle couvrent presque toutes les fenêtres hautes, chapelles et rosaces.

• Le vitrail le plus célèbre est celui de Notre-Dame de la Belle Verrière, datant du XIIe siècle, préservé de l’incendie de 1194.

• Des scènes bibliques, hagiographiques et profanes (comme les corporations) décorent les baies, témoins précieux de la société médiévale.

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Rôle religieux et symbolique

La cathédrale est le cœur du diocèse de Chartres et un haut lieu marial. Sa relique – la tunique de la Vierge – attire depuis le Moyen Âge des milliers de pèlerins, notamment au moment de l’Assomption.

L’édifice a été pensé comme une Jérusalem céleste sur Terre, où chaque pierre, chaque verrière, chaque statue porte un sens mystique. L’architecture y est une théologie de pierre.

Elle est aussi un jalon du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, et reste aujourd’hui un lieu de pèlerinage actif (notamment le grand pèlerinage de Chartres à Paris à la Pentecôte).

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Anecdotes et faits insolites

• Le labyrinthe au sol de la nef, datant du XIIIe siècle, symbolise le chemin spirituel vers Dieu. Les fidèles le parcouraient à genoux. Il mesure 12,9 mètres de diamètre.

• La tour nord fut frappée par la foudre en 1506 et reconstruite en style flamboyant (d’où l’asymétrie des flèches).

• Pendant la Révolution, la cathédrale échappe de peu à la destruction. Un maire courageux convainc la foule qu’elle serait utile comme grenier à grains.

• L’édifice n’a jamais subi de dégâts majeurs dus à la guerre ou aux incendies depuis 1194, ce qui explique son exceptionnelle préservation.

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Rayonnement et patrimoine

Chartres a influencé des générations d’architectes et d’artistes. Victor Hugo, Paul Claudel, Charles Péguy ou encore Malraux ont célébré sa beauté spirituelle.

Restaurée au XIXe siècle par Viollet-le-Duc, elle a bénéficié récemment (depuis 2008) d’une campagne de nettoyage intérieur, rendant à l’édifice sa lumière médiévale originelle. Cette restauration a fait débat mais a redonné à la cathédrale une clarté spectaculaire.

Elle accueille aujourd’hui plus de 1,5 million de visiteurs par an, ainsi que de nombreux concerts, conférences, et événements spirituels.​

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La cathédrale de Chartres est sans doute l’exemple le plus accompli de l’art gothique français. Par sa cohérence, sa richesse iconographique, la qualité de ses verrières et sa place dans l’histoire religieuse et intellectuelle de l’Europe, elle continue de fasciner croyants, historiens, artistes et visiteurs. Loin d’être figée, elle reste un lieu vivant, où la lumière médiévale éclaire encore les esprits.