
Notre-Dame de Bayeux
"Un chef-d’œuvre entre roman normand et gothique lumineux"
Présentation générale
Dominant la ville de Bayeux en Normandie, la cathédrale Notre-Dame est un monument hybride d’une rare beauté. Alliant la solidité du roman normand et la légèreté du gothique français, elle incarne un style de transition particulièrement harmonieux. Elle est aussi réputée pour avoir abrité, selon la tradition, la célèbre Tapisserie de Bayeux. Son profil massif, mais élancé, ses tours coiffées de flèches et son lanternon central en font une silhouette inoubliable dans le paysage normand.
Dimensions et architecture
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Longueur totale : 96 mètres
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Largeur au transept : 36 mètres
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Hauteur sous voûte de la nef : 23 m
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Hauteur de la tour-lanterne centrale : 76 mètres
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Hauteur des tours occidentales : environ 70 mètres
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Styles : roman normand et gothique normand
Le plan est en croix latine, avec une nef à trois vaisseaux, un transept saillant, un chœur profond et un déambulatoire avec chapelles rayonnantes. L’extérieur, robuste, rappelle les forteresses normandes, tandis que l’intérieur se distingue par sa clarté et son élégance. L’église est coiffée d’un lanternon octogonal, surmontant la croisée du transept, typique de l’école normande.
Histoire de la construction
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Vers 1047 : Édification d’une cathédrale romane sous l’évêque Odon de Conteville, demi-frère de Guillaume le Conquérant.
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1077 : La cathédrale est consacrée en présence de Guillaume, duc de Normandie et roi d’Angleterre.
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XIIe siècle : Destruction partielle par un incendie.
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XIIIe-XVe siècle : Refonte majeure dans le style gothique : nef, chœur et élévations sont remaniés.
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XVIIe-XVIIIe siècles : Travaux d’entretien et embellissements baroques mineurs.
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Seconde Guerre mondiale : Épargnée par les bombardements, contrairement à d’autres édifices normands.
Éléments remarquables
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La façade occidentale s’ouvre sur trois portails sculptés, dont le central, plus large, domine l’entrée. Les tympans et archivoltes présentent des scènes bibliques et des motifs végétaux typiques du XIIIᵉ siècle. Ces portails combinent fonction liturgique et rôle pédagogique, guidant et instruisant les fidèles dès leur arrivée.
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Le chevet, doté d’un déambulatoire et de chapelles rayonnantes, s’ouvre sur de grandes baies gothiques qui inondent le chœur de lumière. Les chapelles latérales, richement décorées de retables et vitraux, témoignent du mécénat des familles et guildes locales. Cette disposition crée un plan en croix latine favorisant la circulation et la prière autour de l’autel central.
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La tour centrale : Couronnée d’un élégant clocher octogonal de style néo-gothique, ajouté au XIXe siècle.
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Les chapiteaux romans : Très expressifs, ils représentent des scènes bibliques et et des motifs de bestiaires, typiques de l’art roman.
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Le chœur gothique : Lumineux, décoré de hautes fenêtres à remplages flamboyants et de stalles sculptées.
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La crypte : D’époque romane, ornée de fresques murales remarquables.
Restauration et conservation
La cathédrale a fait l’objet de restaurations importantes aux XIXe et XXe siècles, notamment sous la direction de l’architecte Eugène Millet. Le lanternon central fut reconstruit en 1858. Récemment, des campagnes de conservation ont ciblé les sculptures extérieures et les vitraux endommagés par le temps et l’humidité.
Anecdotes et faits insolites
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La Tapisserie de Bayeux, longue de 69 mètres, aurait été initialement conçue pour être exposée dans la nef de la cathédrale lors des fêtes liturgiques. Elle raconte la conquête de l’Angleterre par Guillaume en 1066.
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La cathédrale échappa miraculeusement aux destructions de 1944. Les Alliés, informés de sa valeur, firent tout pour éviter de bombarder Bayeux.
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Son acoustique exceptionnelle fait de la cathédrale un lieu prisé pour les concerts de musique sacrée.
La cathédrale Notre-Dame de Bayeux est bien plus qu’un monument : elle est le témoin vivant du passage entre deux grands styles architecturaux, et un symbole puissant de la mémoire historique franco-anglaise. Sa conservation exceptionnelle en fait un joyau du patrimoine normand, aussi vénéré pour sa beauté que pour sa résilience.
![]() La façade occidentale et ses tours carrées surmontées de flèches coniques | ![]() Le chevet et ses chapelles rayonnantes | ![]() Le croisllon sud du transept (XIIIe siècle) |
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![]() Les portails de la façade occidentale (XIIIe siècle) | ![]() Le choeur et ses hautes fenêtres à remplages flamboyants | ![]() La crypte romane ornée de fresques murales |
![]() Saint Vigor et le dragon | ![]() La nef, romane au premier niveau, gothique au deuxième |