Cathédrale de Bâle
 "Un joyau du gothique rhénan en grès rouge"

Présentation générale

 

"Basler Münster" domine fièrement les rives du Rhin depuis des siècles. Située dans le centre historique de la ville suisse de Bâle, elle est l’un des édifices religieux les plus emblématiques du pays. Construite principalement entre le XIe et le XVe siècle, elle combine les styles roman et gothique avec une harmonie remarquable. Sa silhouette est reconnaissable à ses deux tours élancées, ses toits de tuiles vernissées et son grès rouge caractéristique. Aujourd’hui temple protestant, elle témoigne de l’histoire mouvementée de la Réforme tout en conservant un fort patrimoine médiéval.

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Dimensions et architecture

• Longueur totale : env. 75 mètres

• Largeur au transept : env. 33 mètres

• Hauteur sous voûte de la nef : env. 20 mètres

• Hauteur des tours : 67 mètres (Georgsturm) et 65 mètres (Martinsturm)

• Style : Roman (basse œuvre) et gothique tardif (haute œuvre et tours)

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L’architecture de la cathédrale est marquée par l'utilisation du grès rouge d’Alsace, ce qui lui donne une teinte chaleureuse et distinctive. Le plan basilical classique est complété par un chœur profond, un transept marqué, une abside polygonale et deux flèches gothiques raffinées. La toiture, recouverte de tuiles émaillées en losanges verts, jaunes et bleus, contribue à son originalité. L'intérieur, sobre mais élégant, est illuminé par des vitraux d’époque médiévale et contemporaine.

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Histoire de la construction

• 1019 : Fondation de la première cathédrale par Henri II du Saint-Empire, de style roman.

• 1356 : Un séisme dévastateur détruit une grande partie de l’édifice.

• XIVe–XVe siècles : Reconstruction en style gothique. Élévation des tours et voûtement du chœur.

• 1428 : Achèvement de la  Tour Saint-Georges.

• 1500 : Achèvement de la Tour Saint-Martin.

• 1529 : Lors de la Réforme protestante, la cathédrale devient un temple réformé. Des éléments liturgiques sont retirés.

• XIXe-XXe siècle : Restauration des façades et des sculptures sous l’impulsion du romantisme historique. Ajout de vitraux modernes, consolidation structurelle et fouilles dans la crypte.

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Éléments remarquables

• La façade actuelle est un mélange de gothique rayonnant du XIIIe siècle et de reconstructions post-séisme du XIVe et XVe siècles. Elle incarne parfaitement la transition entre le roman tardif et le gothique flamboyant.

• Les deux tours : Martinsturm (sud) et Georgsturm (nord) offrent une vue panoramique exceptionnelle sur Bâle et le Rhin. Elles sont des exemples typiques du gothique rhénan, ornées de pinacles et de balustrades ajourées.

• La porte Saint-Gall : Portail principal roman avec tympan sculpté représentant des scènes bibliques, rare vestige de la première cathédrale.

• Le célèbre humaniste Érasme de Rotterdam, mort à Bâle en 1536, repose dans la cathédrale. Son tombeau est sobre : c'est une simple dalle funéraire gravée, mais hautement symbolique pour l’histoire intellectuelle européenne.

• Le chœur conserve des stalles sculptées du XVe siècle et des éléments romans. 

• Dans le transept sud, un vitrail du XIXᵉ siècle représente le Christ en robe rouge, inscrit dans une étoile à six branches qui évoque un mystérieux lien entre traditions juive et chrétienne.

• La cathédrale se distingue par son double cloître gothique, constitué d’un grand cloître édifié vers 1429–1459 et d’un petit cloître ajouté peu après, tous deux voûtés et décorés de clefs de voûte armoriées, formant un ensemble unique et rare dans l’architecture religieuse européenne.

• Sur le portail nord, Saint Georges terrassant le dragon, illustre la victoire du bien sur le mal, dans une sculpture médiévale d’une grande force symbolique. 

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Restauration et conservation

Depuis le XIXe siècle, la cathédrale a fait l’objet de plusieurs restaurations attentives, visant à préserver son apparence médiévale tout en assurant la sécurité des visiteurs. Les toitures, les sculptures et les tours ont été consolidées. Des interventions modernes ont permis d’introduire des vitraux contemporains tout en respectant le style historique de l’ensemble. Une grande attention est portée à la pierre de grès, particulièrement sensible aux intempéries.

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Anecdotes et faits insolites

• Le tremblement de terre de 1356 : Ce séisme, l’un des plus puissants d’Europe centrale, a détruit une grande partie de la cathédrale, nécessitant une reconstruction presque complète.

• Un symbole de la Réforme : En 1529, les autels et les statues catholiques ont été retirés. La cathédrale est devenue l’un des premiers édifices religieux protestants de Suisse.

• Le site de la Diète impériale : En 1501, la ville de Bâle rejoint la Confédération helvétique. La cathédrale joua un rôle symbolique dans les cérémonies associées

• Un repère géographique : Les tours du Münster sont visibles depuis la rive allemande du Rhin. La cathédrale marque un point de rencontre entre la culture germanique et francophone.

• Une pierre qui parle plusieurs langues : Des inscriptions anciennes en latin, allemand et français sont visibles dans certaines parties du cloître et sur des dalles funéraires. C’est un exemple de la mixité culturelle de Bâle dès le Moyen Âge.

• Arc des chuchotements : sous la tour Saint-Georges, un arc permet de transmettre un murmure d’un côté à l’autre, phénomène acoustique amusant.

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La cathédrale de Bâle est un monument unique à la croisée des traditions architecturales romane et gothique. Son histoire riche, son rôle religieux transformé par la Réforme et son architecture remarquable en font un joyau patrimonial suisse. Elle continue d’incarner à la fois la tradition et le renouveau au cœur de la ville de Bâle.